MORT DU DUC DE GUISE[1].
I
le club du guisard.
— À notre brave duc de Guise !
— À la réussite de ses projets !
— Et mort aux royalistes !
Puis à ces paroles succédaient le bruit des verres qui s’entrechoquaient, le bourdonnement de toutes ces voix, les embrassades, et des serments tout à la fois terribles et féroces, furieux et frénétiques.
— Cher duc, dit La Chapelle-Marteau, ce dîner-là est peut-être le dernier que nous faisons ensemble.
— Le dernier, et pourquoi ?
— Tiens, regarde ce billet et lis.
« Donnez-vous de garde ; on est sur le point de vous jouer un mauvais tour. » (Historique.)
— La plaisanterie est bonne ! Un crayon que je réponde à ce Nostradamus de malheur, un crayon !
Personne n’en avait.
— Eh bien, Mandreville, donne-moi ton poignard.
Et le Balafré, après en avoir noirci la pointe à la lampe suspendue au milieu d’eux, écrivit : « On n’oserait », puis il jeta le billet sous la table.
La Chapelle-Marteau restait pensif, le coude appuyé, et ses yeux se fixaient sur le duc de Guise.
— Eh quoi, ami, dit-il tout à coup, est-ce que ce billet n’éveille pas en vous des soupçons ?
- ↑ Septembre 1835.