ANGOISSES
À quoi bon faire ceci ? à rien. Car à quoi bon apprendre la vérité quand elle est triste ? à quoi bon venir pleurer au milieu des rires, gémir dans un banquet joyeux, et jeter le suaire des morts sur la robe de la fiancée !
Oh ! oui, pourtant, laissez-moi vous dire combien mon âme a de blessures saignantes ; laissez-moi vous dire combien mes larmes ont creusé mes joues.
— Eh quoi ? tu ne crois à rien ?
— Non.
— Pas à la Gloire ?
— Regarde l’envie.
— Pas à la générosité ?
— Et l’avarice ?
— Pas à la liberté ?
— Tu ne t’aperçois donc pas du despotisme qui fait courber le cou du peuple ?
— Pas à l’amour ?
— Et la prostitution ?
— Pas à l’immortalité ?
— En moins d’un an les vers déchirent un cadavre, puis c’est la poussière, puis le néant ; après le néant… le néant, et c’est tout ce qu’il en reste.
L’autre jour, on exhumait un cadavre, on transportait les morceaux d’un homme illustre dans un autre