Page:Guttinguer - Dernier Amour, 1852.djvu/10

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Et comme, frissonnant du charme de la voir,
Vous marchez éperdu d’avenir et d’espoir !
Fût-elle encor hautaine, orgueilleuse, indécise,
Craignant à chaque pas quelque amère surprise,
Comme ce qu’elle accorde à vos soins, à vos vœux,
D’un immense bonheur vous pénètre tous deux !
Dût sa rigueur encor retenir sa tendresse,
C’est Elle ! Elle est venue ! ce moment est à nous,
Béni soit à jamais le premier rendez-vous !


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VI.

MIRAGE.


Quand je tiens auprès de moi,
Objet sacré de ma tendresse,
Mes yeux s’ouvrent avec ivresse,
Et restent attachés sur toi !
Mais quand l’heure de ton absence
A sonné ! qu’un sombre silence
M’enveloppe ! alors, sans espoir,
Sentant la nuit qui m’environne,
Et que ton souvenir rayonne,
Je ferme les yeux pour te voir !


Tu demandes des vers ! va, mon âme en est pleine,
Mais laisse à mon bonheur le temps de prendre haleine,