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CHAPITRE II
L’ASSOCIATION. — CE QUI SUBSISTERA
DES RELIGIONS DANS LA VIE SOCIALE




Caractère social des religions, communions religieuses, églises. — Type idéal de l’association libre. — Ses diverses formes.
I. L’Association des intelligences. Comment cette association conservera un des éléments les plus précieux des religions. — Sociétés d’études scientifiques, philosophiques, religieuses. Écueils à éviter. — De la vulgarisation des idées scientifiques et de la « conversion » des esprits à la science.
II. L’Association des volontés et le prosélytisme moral. Évolution par laquelle la religion tend, dès maintenant, chez les âmes les plus hautes, à se fondre avec la charité. — La pitié et la charité survivront aux dogmes. — Rôle de l’enthousiasme dans le prosélytisme moral. — Nécessité de l’espérance pour soutenir l’enthousiasme. — Possibilité de propager les idées morales, lo sans les mythes et les dogmes religieux ; 2o sans les idées de sanction religieuse. — Le héros criminel et heureux imaginé par Baudelaire ; critique de cette conception. — Le culte du souvenir et des morts.
III. L’Association des sensibilités — Culte de l’art et de la nature. — L’art et la poésie se détacheront des religions et leur pourront survivre. Nécessité de développer le sentiment esthétique et le culte de l’art à mesure que s’affaiblit le sentiment religieux. Poésie, éloquence, musique, leur rôle dans l’avenir. — Substitution finale de l’art au rite. — Culte de la nature. Que le sentiment de la nature fut à l’origine un élément essentiel du sentiment religieux. Supériorité du culte de la nature sur celui de l’art humain. La nature, vrai temple de l’avenir.


L’idée pratique la plus durable qu’où trouve au fond de l’esprit religieux, comme au fond des tentatives de réforme sociale, est l’idée d’association. À l’origine, nous l’avons vu, la religion est essentiellement sociologique, par sa conception de la « société des dieux et des hommes. « Ce qui subsistera des diverses religions dans l’irréligion future,