Page:Guyot - La Tyrannie Socialiste.djvu/11

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gaz, à l’égard des ouvriers indépendants, ceux que nous appellerions les non-syndiqués : et il concluait à quoi ? à la nécessité d’une loi pour assurer la liberté du travail ! C’est parce qu’il a soutenu la même thèse que M. Broadburst, un ouvrier aussi, a dû donner sa démission de secrétaire du Congrès des Trades Unions, fonction qu’il remplissait depuis quatorze ans et qu’il a été battu à Nottingham. Ces hommes sont-ils des renégats ? Ne sont-ils pas des esprits clairvoyants qui veulent préserver leur patrie et leurs amis de la plus odieuse des tyrannies ?

Aux États-Unis, les mêmes protestations se font entendre. Un de leurs plus éminents publicistes, M. George Tickner Curtis, a réclamé aussi au nom de la liberté individuelle : « Nous avons émancipé de l’esclavage la race noire, il est nécessaire d’arracher certaines parties de notre race à un esclavage qui ne vaut pas mieux. Il n’est pas permis à un homme d’aliéner son droit à la vie ou à la liberté[1]. »

M. Oates, président de la Commission d’enquête du Congrès des États-Unis sur la grève de Homestead, rappelait que les lois des États-Unis « ont consacré le droit de tout homme à travailler aux

  1. North American Review, 1892.