Page:Guyot Desfontaines - La Voltairomanie.djvu/22

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Dois-je faire mention ici d’un trait impertinent du Libelle de Voltaire, à la Pag. 35 ? L’Auteur des Obſervations ( dit Voltaire, ) s’aviſe de parler de Guerre ; il a l’indolence de dire que feu M. le Maréchal de Tallard, gagna la Bataille de Spire contre toutes les règles par une méprise, & parce qu’il avoit la vüe courte. Eh, qui eſt-ce qui auroit mieux appris le métier de la Guerre à notre Poëte, qu’à l’Abbé D.F. Seroit-ce la belle apparition de Voltaire au Camp devant philiſbourg en 1734, où ce Chevalier de la triſte figure apprêta tant à rire à notre Armée ? N’eſt-il pas plaiſant de le voir aujourd’hui joüer le perſonnage de Réparateur des torts ? L’Obſervateur n’a parlé que d’après M. le Marquis de Feuquiéres ; eſt-ce l’autorité de Voltaire, ou la Lettre anonyme qu’il cite, qui nous détrompera & qui infirmera le témoignage d’un grand homme de Guerre, qui étoit aſſurément au fait de tous les faits militaires de ſon tems. V. parle ici en étourdi inſolent, de feu M. le M. de Feuquiéres. Un homme de néant, tel que lui, croit qu’un homme de qualité eſt ſuſceptible d’une baſſe envie. Un autre auroit pû dire avec décence, que ſur ce fait M. le M. de Feuquiéres avoit été mal informé.