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* Michelet (m. 1875). Sur un haut-relief, le grand historien est étendu mort, lassé de la grande œuvre accomplie. Une figure symbolique, l’Histoire, se dresse sur son lit d’éternel repos. Et une inscription rappelle le fameux mot de l’écrivain : « L’histoire est une résurrection. »

Plus haut, toujours à dr., Eug. Delacroix, le grand peintre, mort en 1864.

En revenant sur nos pas : Casimir Delavigne, l’auteur des Enfants d’Edouard (m. 1843), et le sculpteur animalier Barye (m. 1875).

En suivant le Chemin Casimir Delavigne, nous passons devant la tombe de Balzac (m. 1850), l’écrivain qui, le premier, sous la forme du roman, la Comédie humaine, donna une vision complète et puissante des mœurs et des idées de son temps.

Plus haut, à g., le romancier familial Souvestre (m. 1854), et à dr. le doux nouvelliste Ch. Nodier (m. 1844). Dans le même chemin, haute pyramide de Dias Santos, et, derrière, le « pain de sucre » de Félix de Beauséjour (m. 1836), ancien consul.

Ce monument, de 32 m. de haut, que le défunt a édifié lui-même pour sa renommée, n’a que le mérite de signaler au touriste un des points du cimetière, d’où l’on peut apercevoir un Paris lointain estompé de vapeurs ou de fumées.

On peut se rendre de là, en suivant l’Avenue des Thuyas et en tournant à dr. dans l’Avenue Transversale n° 2, au Four crématoire (V. plus loin).

Les visiteurs pressés viendront au Rond-Point, dans l’Avenue Cail, monument de Marie Desclée (m. 1874), la charmante comédienne, la gracieuse créatrice de « Froufrou », et plus loin, à dr., grande et riche Chapelle du constructeur de ; machines Cail (m. 1858). Ici, nous tournons à dr., dans l’Avenue Circulaire, pour nous arrêter devant le Monument des Soldats français tués pendant la guerre de 1870-1871, grande pyramide gardée aux 4 angles par des statues de soldats, œuvres de Schrœder et Lefèvre. A la grille qui protège ce monument commémoratif, les familles ont accroché de petits cadres où sont exposées des photographies de soldats morts récemment dans nos campagnes d’Indo-Chine et d’Afrique.

A g. en descendant l’Avenue, la tombe d’Ajubault, constructeur (m. 1868). Plus bas, même côté : Marie Carvalho (m. 1896), * haut-relief par Mercié. La cantatrice est représentée dans l’une de ses créations. A ses pieds, des roses, un luth et un rossignol.

A g., au coin de l’Av. Circulaire et du Chemin Ornano : Floquet (m. 1896), orateur et homme politique. Buste sur fût de colonne. La République gravit des degrés pour lui offrir une couronne de laurier.

A côté, Anatole de la Forge (m. 1892) qui organisa la défense de Saint-Quentin en 1870. Statue en bronze, par Barrias.

Proche est le monument Cernuschi (m. 1897), qui a légué à la ville de Paris sa Collection d’objets d’Art Sino-Japonais (V. Musées). A côté, le directeur des travaux de la ville de Paris, Alphand (m. 1891), continuateur de Haussmann, n’a qu’une tombe modeste surmontée d’un buste, par Coutant.

De là, suivre l’Av. Circulaire jusqu’à l’Av. Principale pour gagner la Grande Porte du cimetière.

Au cours de notre excursion à travers ces 43 hectares de terrain couvert de monuments, nous avons volontairement négligé de visiter les curiosités trop éloignées de notre itinéraire.

Par ex. : la superbe Chapelle Renaissance de la famille Terri, avec 4 statues de Lenoir ; la tombe de Victor Noir, tué d’un coup de revolver par le prince Bonaparte, le 10 janvier 1870 (statue de Dalou) ; la belle chapelle d’Ycasa, avec groupe de statues de Puech ; la tombe du révolutionnaire Eudes (m. 1888), membre de la Commune.

LE FOUR CRÉMATOIRE (Av. de la Nouvelle Entrée et Avenue Transversale n° 2), où se trouve le tombeau du caricaturiste André Gill, mort fou).

Le Four crématoire à dr., surmonté de deux hautes cheminées, a été construit en 1887 pour l’incinération des cadavres.

Pour le visiter, adresser une demande quelques jours d’avance (timbre pour la réponse) au Directeur des Affaires municipales, à l’Hôtel de Ville, annexe de la R. Lobau.

Le public qui suit un convoi est introduit dans une salle où l’on n’aperçoit que la bouche du four.