Page:Hamilton, Jay, Madison - Le Fédéraliste, 1902.djvu/103

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commune de l'Union. Si l'Union était dissoute, les États qui n'ont consenti la cession que sur le principe d'un compromis fédéral seraient fondés, le motif de la cession venant à disparaître, à réclamer ces terres à titre de réversion. Les autres États réclameraient à coup sur un partage, par droit de représentation. Ils diraient, sans aucun doute, qu'une concession, une fois consentie, ne peut plus être révoquée ; ils diraient qu'on ne peut, sans injustice, leur refuser le partage d'un territoire dont la possession a été acquise ou confirmée par les efforts combinés de la Confédération. Si, contre toute probabilité, il était reconnu par tous les États que chacune doit avoir sa part du fonds commun, on aurait encore à surmonter une difficulté, celle de trouver une règle acceptable de partage. Les différents États proposeraient différents principes ; et comme ils ne pourraient le faire sans blesser les intérêts opposés de leurs concurrents, il en résulterait encore des difficultés difficiles à résoudre.

Ainsi, le territoire immense de l'Ouest ouvrirait une vaste scène à des prétentions hostiles, il n'y aurait pas de juge dont l'autorité pourrait s'interposer contre les parties en litige. A juger du futur parle passé, nous aurons de bonnes raisons de craindre que l'épée ne soit le seul arbitre appelé à décider la question. L'exemple de la dispute entre le Connecticut et la Pennsylvanie, au sujet des terres de Wyoming, nous avertit de ne pas compter sur un arrangement facile dans des discussions de ce genre. Les articles de Confédération obligeaient les parties à soumettre la question à la décision d'une Cour fédérale. Elle y fut soumise en effet, et la Cour décida en faveur de la Pennsylvanie. Mais le Connecticut laissa voir un grand mécontentement de cette sentence : et il n'y parut entièrement résigné que