Page:Hans Staden - Des hommes sauvages nus feroces et anthropophages, trad Ternaux, Arthus Bertrand 1837.djvu/184

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Indiens, du poivre, des singes et des perroquets. L’un d’eux, nommé Jacques, qui parlait leur langue, étant venu à terre, me vit, et demanda la permission de m’emmener. Mon maître le refusa, disant qu’il voulait beaucoup de marchandises pour ma rançon. Je tâchai de leur persuader de me conduire au vaisseau, leur promettant qu’on leur en donnerait ; mais ils me répondirent : Non, ce ne sont pas tes vrais amis, car, sans cela, ceux qui étaient dans le bateau t’auraient donné une chemise pour t’empêcher d’aller tout nu ; et tu vois qu’ils ne se soucient pas de toi (ce qui, du reste, était vrai). Il faut d’abord que nous allions à la guerre ; le vaisseau ne partira pas de sitôt : à notre retour nous te conduirons à bord.

Voyant que la chaloupe se préparait à partir, je me disais : Grand Dieu ! si ce vaisseau part sans m’emmener, ces sauvages finiront par me faire périr, car on ne peut pas se fier à eux. Je sortis du village, et je me dirigeai du côté de la mer ; ils s’en aperçurent bientôt et