Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/20

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races du nord, la chevelure et le teint, qui étaient blonds, mais non le regard : ses yeux noirs brûlaient son visage clair. Son nez était ironiquement arqué. Sa bouche spirituelle avait des lèvres faites pour mordre au plaisir ; mais cette concession de la bouche à la volupté était violemment corrigée par le menton qui s’allongeait et se raidissait sur des mâchoires énergiques et dures. Cet ensemble de force et de douceur plaisait, parce que sa douceur apparaissait mâle autant que sa force. Sa taille haute et ses épaules larges, qui accusaient la vigueur de ses muscles, s’alliaient à une grâce virile et à une souplesse naturelle qui le rendaient sympathique à quiconque l’approchait. Par la fixité dominatrice de ses prunelles, il semblait l’organisateur-né et le meneur d’hommes, et par sa beauté forte et magnétique, il était sûr de subjuguer la femme qui passerait dans le rayon de son génie.

Claire s’était maintenant endormie. Faure se sentait heureux de porter cette charmante tête, qui l’inondait de son or ; à côté de cette délicieuse faiblesse qui rêvait sur son épaule, il eut conscience de sa force et de son rôle de protecteur. Il sourit à la bouche qui lui soufflait doucement au visage.

Puis, il reprit le cours de sa songerie. Au