Page:Harvey - Marcel Faure, roman, 1922.djvu/71

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germinations nouvelles ; il est au fond de l’aube qui va nous donner le soleil ; il est au milieu des calices des fleurs d’où vont naître les fruits d’automne ; il est dans le grain de blé qui sourd de terre et qui sera l’épi mûr. Les accidents de l’existence peuvent bien broyer des individus, mais l’espèce survit même aux cataclysmes, chaque fois qu’elle a été abondamment nourrie d’actes et de vérité.

« Rien n’est l’effet du hasard, dans la marche des peuples, et c’est aux infaillibles clartés de l’histoire que nous voyons, pour toutes les nations civilisées, les mêmes causes produire les mêmes effets. Toujours et partout, un concours de volontés humaines a produit les grandes gloires ou les grands opprobres, les triomphes ou les désastres. Quoi de plus scientifique, de plus ordonné, de plus fatal ! Si, aujourd’hui, tu me disais : « Dans cent ans, tel peuple n’existera plus », je te répondrais : « Sur quoi est basé ton pronostic ? » Et tu serais obligé de m’énumérer toutes les causes de la déchéance, tant il est vrai que l’effet est contenu dans sa cause. Or, la race canadienne-française est faite pour l’éternité, pourvu que nous sachions la comprendre, la diriger, lui créer des hérédités.

« La généralité des hommes mûrs n’est guère