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La célérité avec laquelle le public désire aujourd’hui d’être servi pour être instruit des différents objets indiqués dans la feuille des Annonces, affiches et avis divers pour Paris, la nécessité même de publier ces objets le plus tôt qu’il est possible, ont excité le zèle d’une nouvelle compagnie, propriétaire du privilége de cette feuille, pour la faire paraître tous les jours, en huit pages in-8o. On a ajouté à son titre celui de Journal général de France, qu’elle a eu dans l’origine, et qui renferme tous les articles compris, selon les lettres patentes expédiées à ce sujet il y a près de trente ans, sous la dénomination d’Avis instructifs concernant le commerce, l’agriculture, les sciences, les arts, et donnant la connaissance des découvertes relatives à ces divers objets. Cette feuille, rédigée selon le nouveau plan adopté par le ministère, doit renfermer les observations météorologiques les plus importantes ; les prix arrêtés par la police pour certaines denrées ; toutes les représentations, jour par jour, des spectacles, même de ceux des boulevards ; le tirage des loteries, aussi par jour ; les paiements à l’Hôtel de ville, ainsi que le cours des effets commerçantes et des changes de la veille. « Il est aisé de sentir, est-il dit dans le prospectus, de quel avantage inestimable sera la célérité d’un tel service, pour les particuliers qui voudront acheter, comme pour ceux qui voudront vendre ; pour les personnes qui auront de l’argent à placer, comme pour celles qui auront un emprunt à faire ; pour quiconque aura une place d’intendant, de secrétaire, de précepteur ou de valet de chambre à donner, comme pour tout sujet qui se trouvera dans le cas d’en chercher une ; en un mot, pour les différentes classes de citoyens, tant grands que petits… On y fera mention de l’arrivée et du départ des vaisseaux français et étrangers, des armements, des prises, des accidents de mer, etc. Tout ce qui arrivera d’intéressant et de curieux, tant dans la capitale que dans les principales villes du royaume, y sera consigne régulièrement. Ces objets deviendront aussi plus

    pas besoin d’être réfuté. En général, le vague de leurs réclamations laisserait à penser qu’ils n’étaient pas parfaitement sûrs de leur fait. — Les propriétaires des Petites Affiches actuelles, dédaignant ces ambages, ont bravement inscrit en tête de leur feuille : L’origine de ce journal remonte à 1612 !