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d’y annexer une feuille littéraire, paraissant, comme les Petites Affiches, deux fois par semaine, mais à des jours différents, en un cahier de 16 pages également, et coûtant le même prix. Cette annexe, sous le nom d’Avis divers, commence avec l’année 1777 ; elle contenait « toute sorte d’avis instructifs concernant l’agriculture, le commerce, les sciences et les arts. » On pouvait s’y abonner séparément.

Le 22 décembre 1778, les deux feuilles furent réunies en une seule, et à partir de ce jour les Petites Affiches parurent tous les jours, en un cahier de 8 pages. Le prix en fut porté à 30 livres pour Paris, et 37 liv. 10 sous pour la province.

L’Affiche de province, en bonne sœur, annonça ainsi cette transformation de l’Affiche de Paris, qui fut d’ailleurs l’objet d’un prospectus pompeux, où l’on remontait à l’origine des affiches, « dont on avait puisé l’idée dans un passage des Essais de Montaigne, si bien qu’aucun ouvrage périodique, quel qu’il fût, ne pouvait faire preuve d’une ancienneté aussi respectable »[1].

  1. Nous voyons les rédacteurs de la Gazette et des Petites Affiches, réclamant les annonces comme une émanation de leur privilége, essayer à plusieurs reprises de faire remonter leur droit jusqu’à Renaudot, lequel, « par succession de temps, aurait divisé ses feuilles en deux classes : l’une consacrée aux grands objets de la politique, au récit des événements que font naître les intérêts respectifs des puissances ; l’autre affectée aux relations d’une moindre importance, aux annonces et avis qui ont pour but l’avantage réciproque des particuliers. C’était, disait-on dans le cas qui nous occupe, ce second ouvrage, remis en activité il y a près de trente ans, dont on avait déjà grossi considérablement le volume, par nécessité, vers 1761 et encore en 1777, qu’on intitulait Journal général de France, et qui allait dorénavant paraître chaque jour. » Meusnier de Querlon va jusqu’à dire que Renaudot désignait ses feuilles d’annonces sous ce dernier titre, ce qui n’a