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sans s’armer d’épines ; au mois de mai la reine des fleurs vint à éclore : hiver, épines, tout fut oublié. En talents, en ouvrages, en établissements, voilà l’histoire du génie et du zèle. »

Mais, hélas ! ce pauvre gazetin ne put sortir de l’hiver et des épines. Il remplissait tant bien que mal, et grâce au Nécrologe sans doute, sa liste des morts, donnant sur ceux de quelque importance une notice, « mais courte et le plus simple possible, pour ne pas nuire aux propriétaires du privilége du Nécrologe » ; il raccolait bien encore quelques mariages ; mais les naissances, impossible d’en rien savoir. C’est en vain qu’il s’adresse au clergé, qui tenait alors les registres de l’état civil ; c’est en vain qu’il fait appel aux « artistes qui président aux enfantements », en vain qu’il essaie de leur faire comprendre combien il serait intéressant qu’ils lui envoyassent les notions les plus curieuses qu’ils pourraient rassembler sur un objet aussi digne de fixer l’attention d’un siècle qui doit faire à jamais époque dans l’histoire de la physique » ; en vain qu’il leur représente que « le calcul des différents procédés de la nature, des phénomènes journaliers, des incidents particuliers, des observations enfin relatives à la génération, formerait, soit pour les politiques, soit pour les physiciens, un objet d’étude aussi nouveau que varié » : tout le monde fait la sourde oreille.