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Il ne se décourage pourtant pas ; l’histoire est là, avec ses enseignements, pour le réconforter et lui dire d’espérer. « Quand on se rappelle, dit-il, combien de règnes s’écoulèrent depuis celui où l’on proposa le premier devis du canal de Languedoc jusqu’au siècle où il fut exécuté, on est obligé de se dire à soi-même : Travaillons toujours à rendre service aux hommes ; tôt ou tard ils sentiront le prix de notre zèle. On a répété, on a écrit mille fois que le public est ingrat. Fausse allégation ! Non ; c’est qu’il craint d’être dupe : il l’a été tant de fois ! »

Il essaie, de toutes les forces de son éloquence, de faire partager sa confiance à ce public défiant ; à chaque numéro il trouve de nouvelles raisons pour expliquer le retard qu’éprouve l’exécution de cette partie importante de son programme, pour faire espérer la prompte cessation de cet état de choses. Mais rien n’y fait, et une indifférence coupable laisse mourir une feuille qui « aurait pu être un véhicule pour l’honnêteté publique. »

Le Gazetin du Patriote, qui paraissait deux fois par semaine, en une feuille in-4o à 2 col., au prix de 12 livres, vécut du mois de janvier au mois de juin 1774, l’espace de 23 numéros. C’est du moins tout ce que contient l’exemplaire de l’Arsenal, le seul que nous connaissions.

Le nom du littérateur propriétaire de cette feuille