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de nos journaux politiques, s’est perpétué comme lui jusqu’à nos jours.

Le fondateur du Journal des Savants était un homme d’un rare mérite et d’un grand savoir ; aux qualités nécessaires dans l’exercice de sa charge, il joignait des connaissances profondes en tout genre ; il était très-versé dans les langues anciennes et étrangères, et on a pu le comparer à Bayle pour la variété et la fécondité d’esprit. Il faisait partie du petit conseil de savants que Colbert avait toujours auprès de lui pour l’éclairer dans les choses qui regardaient les lettres, et ce grand ministre aimait à consulter l’érudit magistrat, non-seulement sur des questions littéraires, mais encore, paraît-il, sur la marine, sur les lois, sur les droits de la couronne, etc.

Sallo avait un tel amour du travail, il apportait dans ses études une telle ardeur, qu’il en devint perclus longtemps avant le temps de la vieillesse. Il avait pour méthode de lire attentivement tous les livres qui lui tombaient entre les mains, et d’en extraire, à l’aide de plusieurs copistes, ce qu’il y avait trouvé de plus remarquable ; il réunissait ainsi une masse de matériaux qui lui permettaient de faire en peu de jours un excellent travail, sur quelque matière qu’on lui proposât. On comprend dès lors comment il fut conduit à l’idée de faire participer le public à ses recherches, de faire pour le