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sujet, ils en exposent le plan, et, ne se bornant point encore à cela, ils rassemblent avec soin tout ce qui peut contribuer à l’avancement des lettres ; nouvelles littéraires, découvertes heureuses, curiosités naturelles, rien n’échappe à leur attention. Ce sont les annales savantes de leur siècle qu’ils écrivent, suivant l’expression des journalistes de Trévoux. »

Il paraîtrait cependant que M. de Sallo faillit être devancé par Mézeray. Une pièce récemment découverte, pièce sans date, mais qui est évidemment antérieure à la fondation du Journal des Savants, et doit se rapporter aux premiers temps de l’influence de Colbert (1663), nous montre Mézeray en voie de fonder le premier journal littéraire et scientifique qui aurait paru en Europe. Cette pièce est rédigée sous forme de privilége ; nous la donnons en entier, à cause de la généralité du projet et du plan, qui fait honneur à Mézeray, bien qu’il fût sans doute trop paresseux à la fois et trop cassant pour l’exécuter et le mener à bonne fin.


LOUIS, etc.

Le sieur de Mézeray, notre historiographe, nous a très-humblement représenté que l’une des principales fonctions de l’Histoire, à laquelle il travaille depuis vingt-cinq ans, c’est de marquer les nouvelles découvertes et lumières qui se trouvent dans les sciences et dans les arts, dont la connaissance n’est pas moins utile aux hommes que celle des actions de guerre et de politique, mais que cette partie ne se pouvait pas insérer dans le gros de son ouvrage sans faire une confusion ennuyeuse et un mélange