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l’Introduction à l’histoire par les médailles, et plusieurs autres, blessés dans leur amour-propre, se coalisèrent pour étouffer la feuille coupable de lèse-vanité littéraire.

L’animosité de Ménage contre Sallo naquit à l’occasion de ses Amœnitates juris civilis, dont le Journal des Savants se permit de faire une critique assez peu révérencieuse, il est vrai. « Peut-être, dit Camusat la prudence eût-elle exigé que le journaliste ne se brouillât pas avec un homme dont la réputation était faite, et capable, par le nombre de ses amis, de faire tomber un nouvel établissement, qui n’avait pas encore jeté de racines assez profondes pour se croire au-dessus des événements ; mais une sincérité naïve l’emporta sur une prudence utile, et prévint peut-être les réflexions[1]. »

Voici l’article qui blessa si profondément Ménage :

Ce livre (les Amœnitates) est divisé en quarante chapitres ; mais on se contente de remarquer de quoi il est question dans les premiers et derniers, parce qu’on pourra par là juger facilement du reste.

  1. C’était Pavis de La Monnoye, qui, quelques années plus tard, refusait de s’associer à la rancune d’un autre rédacteur du Journal des Savants, le président Cousin, contre l’écrivain satirique :
    Laissons en paix monsieur Ménage :
    C’était un trop bon personnage
    Pour n’être pas de ses amis.
    Souffrez qu’à son tour il repose,
    Lui dont les vers et dont la prose
    Nous ont si souvent endormis.