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et aussi pour l’industrie ! « Aux vingt-huit journaux qui paraissaient déjà dans cette capitale, dit La Harpe, on vient d’en ajouter encore deux nouveaux. L’un s’appelle Poste de Paris, et paraît tous les jours. Il rend compte de la pluie et du beau temps, des nouveautés du jour, de l’historiette qui a couru la veille, etc. Il est de nature à être assez en vogue : on aime fort dans Paris à parcourir tous les matins une nouvelle feuille, et dans les provinces on est bien aise d’être au courant (quoiqu’un peu tard) de toutes les nouvelles de Paris[1]. » Mais, d’un autre côté, quelle menace pour les journaux qui tenaient le haut du pavé, et même pour la multitude des petites feuilles qui pullulaient dans la capitale ! Le nom de l’individu qui s’annonçait comme étant à la tête de l’entreprise n’était pourtant pas fait pour en donner une grande idée : c’était un clerc de notaire, nommé de La Place ; mais on était persuadé qu’il avait derrière lui des hommes puissants, et le luxe avec lequel on monta les bureaux, dans un hôtel loué au milieu d’un des quartiers de Paris les plus chers, témoignait de la confiance que les fondateurs avaient dans le nouvel établissement. Cette confiance était d’ailleurs partagée par le public, qui voyait dans cette affaire un vrai Pérou, si elle pouvait aboutir. Mais en

  1. Correspondance littéraire, lettre 61. L’autre journal était le Journal français de Palissot et Clément.