Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/18

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viendrait-on jamais à l’exécution ? Voilà ce dont on doutait, tant le nouveau journal blessait d’intérêts, tant on prévoyait d’obstacles. La presse, pensait-on, était trop gênée dans Paris pour que les rédacteurs pussent tenir impunément tout ce qu’ils promettaient. La grande difficulté surtout, c’est que cette feuille en devait faire tomber une foule d’autres, ou plutôt qu’avec celle-là, remplie suivant le programme, il semblait qu’on ne dût plus en avoir besoin d’aucune autre pour tout ce qui concernait la capitale. On pouvait le supposer, d’après ce qu’elle promettait devoir contenir, à savoir :

L’annonce des livres le jour même où ils auraient paru, ainsi que des cartes géographiques, des estampes, de la musique, avec le prix, l’adresse du libraire, l’interprétation du titre ; les journalistes se réservant, en outre, de donner des notices plus longues et plus détaillées lorsque ces nouveautés le mériteraient ;

Ces légères productions de l’esprit, ces madrigaux, toutes ces pièces de poésie, fruit du bon goût et de la gaîté décente ; ces bons mots, ces anecdotes, auxquels la nouveauté semble ajouter du prix ;

La description des fêtes particulières, le répertoire des spectacles de Paris, les modes, la construction des édifices publics et particuliers, le nom des artistes qui y seraient employés ;

Le récit des actions vertueuses dans tous les genres,

La valeur des comestibles et fourrages ;

L’arrivée des grands ; celle des savants et des artistes étrangers, avec des notions sur le genre de sciences qu’ils cultivent et d’arts qu’ils professent, leur demeure, leur départ ;

Le bulletin de la maladie des personnes dont la santé intéresse le public, soit par le rang qu’elles occupent ou les dignités