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et de savoir. Il est aujourd’hui entre les mains de personnes estimables par leur érudition et par leur politesse ; les extraits sont lus, avant que d’être imprimés, dans une assemblée à laquelle préside un de ces hommes rares que le ciel fait naître de temps en temps pour encourager les lettres. Le but qu’on se propose est de faire connaître le mérite des livres, sans pourtant mêler une critique directe. L’analyse est longue ou courte, selon que l’importance de la matière le demande ; mais elle est tournée de manière que le lecteur attentif et clairvoyant est à portée de décider si le livre est bon ou mauvais ; et, comme la capacité des journalistes les met en état de démêler ce qu’on trouve de singulier dans les ouvrages, ils ont soin de l’indiquer et de le citer. Quand un auteur s’est trompé, on le reprend honnêtement, et lorsqu’il y a du ridicule dans un livre, on le tire avec tant de circonspection que l’écrivain peut seulement se le reprocher à lui-même. Il faut, en vérité, des talents bien singuliers, pour exécuter avec succès un semblable projet. Au reste, le style du journal est pur, noble, élégant et proportionné aux diverses matières qu’on y traite. »

Cependant le journal n’avait pas tardé à baisser après la mort de l’abbé Bignon. La médecine, par le fait de M. Andry, y occupait déjà une place beaucoup trop large, au gré des lecteurs, quand deux autres médecins furent introduits dans la ré-