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daction, « de sorte que ce n’était plus qu’un triste répertoire de maladies, qu’un tableau sinistre de toutes les misères qui affligent l’humanité ; et la contagion de Marseille qui arriva en 1720 ayant ouvert un champ encore plus vaste aux analyses d’une foule d’ouvrages qui parurent à cette occasion, il n’y eut plus moyen de soutenir la lecture du journal. Les libraires ne voulurent plus l’imprimer faute de débit, et il tomba entièrement au commencement de l’année 1723. Les railleurs dirent à ce sujet que le Journal des Savants, étant en proie aux médecins, ne pouvait pas vivre longtemps, et qu’il était enfin mort de la peste[1]. »

C’est alors que l’abbé Desfontaines fut appelé à lui rendre la vie, et ses efforts furent couronnés d’un plein succès. Nous reviendrons, à l’article que nous consacrerons bientôt à ce célèbre critique, sur son passage à la rédaction du savant recueil.

Un des premiers actes de la nouvelle direction fut de changer la périodicité du journal ; d’hebdomadaire qu’il avait été jusque là, il devint mensuel en 1724, et voici comment les rédacteurs expliquèrent ce changement :

Nous avons reconnu qu’un journal hebdomadaire ne prévenait point assez en sa faveur ; que cette façon de paraître lui donnait un certain air de précipitation dont le public a toujours lieu de se défier, et le faisait aussi trop ressembler à ces recueils de

  1. Préface de l’Esprit de l’abbé Desfontaines.