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rons et nous censurerons aussi quelquefois ; mais, quand nous ne pourrons donner des éloges, on s’apercevra du moins que nous ne prétendons pas rendre des arrêts. À proprement parler, nous ne jugerons point ; nous ne voulons être que les échos des savants, et dresser tout au plus le dispositif des jugements qu’ils auront rendus avant nous. Nous supplions donc tous les auteurs, présents et à venir, de ne nous savoir point mauvais gré lorsque nos extraits ne leur paraîtront pas assez favorables, et d’être persuadés que ce sera toujours sans partialité que nous parlerons de leurs écrits. Lorsque nous en aurons fait remarquer les défauts, nous nous offrons d’insérer dans notre journal leur apologie, pourvu qu’elle soit assaisonnée de politesse et fondée en raison.

2. Les extraits que nous donnerons seront comme l’élixir de tous les livres. Nous éviterons ces discours obscurs et ce goût de déclamation si justement reprochés à certains journaux… Nous nous appliquerons surtout à extraire ce que nous trouverons de plus intéressant et de moins commun. Nous lirons les livres nouveaux avec attention, et nous nous efforcerons d’y choisir une partie de ce qu’un homme d’esprit et de goût voudrait en retenir après les avoir lus. On voit par là combien est utile la lecture des journaux. Elle épargne des études longues et pénibles et nous en laisse faire les frais ; on a l’avantage de ne se nourrir que d’un suc précieux. Il est vrai que pour cela il faut que l’on se fie un peu à notre goût et que l’on soit persuadé que nous savons choisir ; nous n’oublierons rien pour inspirer au public un si heureux préjugé.


À partir de la même époque, les éditeurs du Journal des Savants en publièrent, concurremment avec l’édition in-4o, une édition in-12, en vue principalement de la province et de l’étranger, et afin que ceux qui étaient « entêtés des petits volumes » n’eussent plus de prétexte pour recourir à la contrefaçon hollandaise.