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in-folio ou in-octavo pour en connaître la grosseur, on s’avisa dans la Bibliothèque universelle[1] de marquer aussi le nombre des pages. Cette exactitude a paru si nécessaire qu’elle a été généralement suivie : il n’y a eu que quelques journalistes qui, soit pour se distinguer, ou peut-être faute de bien sentir l’avantage de cette méthode, ne se sont pas souciés de la suivre ; ou bien ils se sont contentés de marquer le nombre des feuilles, ce qui est beaucoup plus embarrassant et beaucoup plus difficile à comprendre. »

C’était déjà quelque chose ; cette invention, comme dit Camusat, était excellente, mais elle ne suffisait pas. Il y a une différence singulière entre les formats d’une même espèce, les uns sont grands, les autres petits : de sorte qu’il y a des in-folio qui ne sont guère plus grands que des in-4o, et qu’il se trouve des in-8o plus petits que des in-12. D’ailleurs la diversité des caractères produit une différence si considérable, que, si l’on en ignore l’espèce, on ne sera guère plus avancé de savoir précisément le nombre des pages et de connaître la forme d’un livre. Les Hollandais réduisent communément de gros in-4o de Paris à des in-12 ; il arrive même quelquefois que l’in-12 contient moins de pages que l’in-4o. Comment ceux qui ne sont pas versés dans la librairie s’y reconnaîtront-ils ? Pourront-ils soup-

  1. Voir plus loin.