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Le numéro se termine par cet avis :


Nous avons annoncé, dans le prospectus de ce journal, que la feuille, paraissant tous les jours, ne serait que de quatre pages in-8o. Si nous ne consultions que les difficultés inséparables d’une entreprise de cette nature, si nous n’étions pas convaincus que le temps lui donnera le degré de perfection dont elle est susceptible…, nous aurions prescrit à notre tâche ces bornes étroites ; mais nous nous assujettissons dès ce jour au format in-4o : s’il double nos frais, il nous assure les moyens de remplir plus strictement nos engagements avec le public…


Or, l’in-4o de cette époque n’était guère plus grand que l’in-8o actuel, et un numéro du Journal de Paris serait fort à l’aise dans une colonne d’un de nos grands journaux. L’abonnement n’en coûtait pas moins 24 livres pour Paris, et 31 livres 4 sous pour la province. Aussi la spéculation fut-elle heureuse, et procura, dit-on, jusqu’à 100,000 francs de bénéfice par an.

Du reste, le premier numéro n’apprenait rien sur les entours du journal, sur ses rédacteurs ni sur ses soutiens. On sut pourtant que parmi les intéressés se trouvaient Corancez, un commis aux fermes, Dussieux, déjà connu par divers ouvrages, et un apothicaire du nom de Cadet. La profession de ce dernier ne pouvait manquer, dans ce temps

    dacteurs du Journal de Paris n’ont pas manqué de suivre la leçon que donne M. le chevalier de Rutlidge dans sa comédie du Bureau d’esprit : ils ont orné leur première feuille d’une lettre du papa grand homme. Cette lettre, comme vous le devez bien penser, renferme des éloges. M. de Voltaire s’y plaint de la liberté qu’on prend de mettre sous son nom beaucoup d’ouvrages qu’il n’a pas composés : c’est une pierre d’attente pour tous les désaveux qu’il se propose de faire. »