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des extraits plus étendus et plus exacts, surtout des livres de quelque importance, que n’avaient fait les journalistes précédents ; qu’il ne prendrait jamais parti dans les disputes des savants, mais qu’il rapporterait fidèlement les raisons de part et d’autre, sans rien dire qui pût prévenir les lecteurs ; qu’il exposerait sans préjugé les sentiments de toutes les sociétés chrétiennes (Leclerc était ministre arminien), avec les raisons dont chacune les défend ; qu’il ne parlerait point des écrits qui tendent à ébranler les fondements de la religion chrétienne, ou à corrompre les bonnes mœurs ; qu’il n’insérerait ni des satyres personnelles, ni des libelles contre les puissances ; enfin qu’il ne s’étendrait pas sur les louanges des auteurs, ni sur la critique des écrits, ne voulant ni louer ni blâmer personne. C’était là assurément le plan d’un bon journal ; il en fut malheureusement du programme de Leclerc comme de tous les programmes. Il s’était associé pour ce travail le savant orientaliste Lacroze, et ils firent ensemble vingt volumes ; mais la division s’étant mise entre eux, ils abandonnèrent leur publication, qui fut continuée jusqu’au vingt-cinquième volume par Jacques Bernard. On a ajouté un vingt-sixième volume, qui ne contient que la table des matières de la Bibliothèque universelle et historique.

En 1703, Leclerc, qu’on en avait, à l’en croire,