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plan de son journal. Il se proposait d’y insérer toutes les particularités concernant les savants qui viendraient à sa connaissance. Pour la religion, il se montrait à découvert tel qu’il était, c’est-à-dire un vrai protestant ; mais il se défendait de toute partialité qui aurait pu choquer ou seulement chagriner les autres partis, promettant de rapporter leurs raisons sans les affaiblir, et de leur donner à chacun le nom qu’ils se donnaient, sans pourtant aucune attribution de droit. Le P. Niceron (t. 2, p. 208) ne fait pas difficulté de louer Basnage de son impartialité, et reconnaît qu’il examinait les raisons sans avoir égard à la qualité de celui qui les soutenait. Nous n’étonnerons personne en disant que Arnauld en jugeait tout différemment ; il prétend notamment « que Bossuet s’était trouvé obligé d’ajouter une très-longue préface dans la deuxième édition de son Histoire des Variations, pour réfuter ce qui en avait été dit dans cette Histoire des Ouvrages des Savants. » Il faut pourtant convenir que Basnage a été un des plus modérés parmi les journalistes protestants ; son journal est écrit avec beaucoup de politesse, et, si les éloges y sont rares et modérés, les auteurs n’avaient à se plaindre ni du ton ni de la forme des jugements portés sur leurs productions ; Basnage respectait tous les partis et toutes les religions.