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Trévoux, ou Morceaux précieux de Littérature répandus dans les Mémoires… depuis leur origine jusqu’en 1762, contenant ce qu’il y a de plus neuf et de plus curieux, soit par les ouvrages dont les littérateurs ont rendu compte, soit par les réflexions judicieuses qui servent de préliminaires à leurs analyses (par Allets, 4 vol. in-12). « C’est, dit encore Querlon, une réunion d’excellents traits de littérature et de critique, de jugements propres à former l’esprit et le goût, de bons préceptes pour tous les genres d’écrire, de saines maximes de morale, etc., répandus dans 800 volumes que peu de personnes sont en état de fouiller. »

Nous en extrairons un morceau qui intéresse plus particulièrement notre sujet :

Sur les Journaux.

Il y a des règles sages et même sûres pour faire un choix judicieux dans le compte que l’on rend d’un livre ; mais ces règles, que personne ne conteste, sont toujours, dans l’application, susceptibles de tempéraments délicats. Le style doit se mesurer à la qualité du sujet, et il serait contre la raison de transporter partout les mêmes tons, pour ainsi dire, et les mêmes réflexions ; les talents, avec cela, sont partagés inégalement : l’agrément domine dans l’un, dans l’autre la solidité. Le grand art pour un journaliste, comme pour quiconque fait le métier d’écrire, est de connaître son génie et de s’y conformer. Le naturel même, dans le médiocre, plaira plus que ce qui sera guindé et contraint dans un genre plus relevé.

Il ne suffit pas, pour un bon extrait, de bien prendre le sens d’un livre et d’en présenter la substance, il faut y joindre une