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courtes. Il rend compte non-seulement des livres nouveaux, mais aussi de quelques-uns de vieille date, lorsqu’ils sont curieux et que les autres journalistes n’en ont rien dit.

Des quinze volumes de la Bibliothèque anglaise, il n’y a que les cinq premiers qui soient de Michel de La Roche. Quelques reproches d’inexactitude qu’il s’attira, selon les uns, ou, selon les autres, sa partialité pour l’église anglicane, et même pour l’église romaine, contre les réformes, le brouillèrent avec son éditeur, qui refusa de continuer l’impression de son journal, et en même temps engagea sous main Armand de La Chapelle, célèbre ministre de la religion réformée, à le continuer sous le même titre. La Bibliothèque anglaise ne perdit rien au changement, si l’on en croit les auteurs de la Bibliothèque britannique, qui font un grand éloge du continuateur, recommandable par son grand savoir, par son jugement droit et solide, et par la beauté de son style, qui est vif et aisé, toujours assaisonné de quelques grains de sel attique.

Ainsi dépossédé, assez peu loyalement, de sa propriété, La Roche alla poursuivre ses projets à La Haye, où il publia de 1720 à 1721, des Mémoires littéraires de la Grande-Bretagne (16 vol.). Il cessa alors d’écrire en français, et reprit la publication de ses Memoirs of Litterature, qu’il fit réimprimer, en 1722, en 8 vol. in-8o, auxquels il donna une