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en espérait, et il l’abandonna dans la cinquième année (1710-1714, 4 vol. in-fol. et in-4o). Il pensa qu’il serait plus heureux avec un journal français consacré à la littérature anglaise, et il commença en 1717 la Bibliothèque anglaise. «Son but, disait-il, est d’instruire les étrangers, et surtout ceux qui n’entendent pas l’anglais, des livres qui s’impriment dans la Grande-Bretagne. C’est un pays où les sciences et les arts fleurissent autant qu’en aucun lieu du monde ; ils y sont cultivés dans le sein de la liberté : il est donc important qu’il y ait quelqu’un qui soit capable d’informer de ce qui s’y passe. »

La Bibliothèque anglaise fut bien accueillie, et les journaux du temps s’accordent en faire l’éloge. l’auteur, y dit-on, sait bien choisir les livres dont il veut parler ; il entend bien ses matières ; son style est simple, clair et concis. On remarque en lui un esprit d’équité et de modération. Il a l’art de mettre au fait d’un livre en formant l’extrait qu’il en donne de ce qu’il y a de plus instructif, de plus important et de plus curieux. Il joint quelquefois aux choses qu’il rapporte ses réflexions et sa critique, mais de façon que ce qu’il dit de lui n’est point confondu avec ce qu’il rapporte des auteurs. Quelquefois encore, au lieu d’un simple extrait, il prend la peine de traduire des morceaux assez longs, même des pièces entières, lorsqu’elles sont