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les livres qu’elle doit faire connaître qu’à ceux qu’elle sait bien entendre les matières dont les livres traitent ; elle ne charge point de l’extrait d’un ouvrage une personne qui soit amie de l’auteur ou indisposée contre lui ; elle oblige celui qui fait un extrait à justifier sa critique : un autre examine l’extrait sur le livre, et le livre et l’extrait sont encore examinés par toute la société.


Ils ne se dissimulaient pourtant pas les inconvénients des sociétés ; ils reconnaissent « qu’il est difficile d’y maintenir l’union, et qu’ainsi les ouvrages qu’elles entreprennent ne sont pas de durée ; mais ils ont pris des mesures certaines pour la continuation de leur journal… »

L’Europe savante ne dura que trois ans, — au grand regret des gens de lettres. Son plan ne différait des autres bons journaux que par un point, qui avait une réelle importance : elle devait donner à la fin de chaque année — mais cela n’eut lieu que pour la première année — un supplément contenant par ordre alphabétique tous les ouvrages dont les autres journaux auraient parlé, avec les jugements qu’ils en auraient portés.

Cinq ans plus tard Van Effen publiait seul un Nouveau Spectateur français, paraissant tous les quinze jours, et qui n’eut que dix-huit numéros. L’année suivante, 1726, il entreprenait une nouvelle publication, l’Histoire littéraire de l’Europe, contenant l’extrait des meilleurs livres, un catalogue choisi des ouvrages nouveaux, les nouvelles les plus intéressantes de la République des Lettres et les pièces fugi-