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des réflexions qui ne soutiendraient pas impunément l’examen du tribunal de l’inquisition. »




L’Europe savante, 1718-1720. La Haye, 12 vol. in-8°. — Ce journal est regardé comme un des meilleurs qui aient été publiés dans le dernier siècle ; la critique en était délicate et solide sans malignité. C’était l’œuvre d’une société qui avait pour chef l’auteur du Chef-d’œuvre d’un Inconnu, Thémiseul de Saint-Hyacinthe, et pour principaux membres le savant Hollandais Juste Van Effen, et les trois frères de Pouilly, de Burigny et de Champeaux. Les auteurs, dans leur préface, se prononcent pour une thèse que nous avons déjà vu plaider plus d’une fois par les entrepreneurs de journaux ; ils s’attachent à faire voir qu’une société composée d’écrivains dont chacun s’applique à une science particulière est plus capable de faire un bon journal qu’un seul auteur, et le doit faire avec plus d’impartialité.


Un auteur, disent-ils, quelque équitable qu’il puisse être, a toujours un parti qu’il affectionne plus qu’un autre… Dans une société, chaque particulier a ses sentiments et le même droit de les faire valoir : de là résulte un examen critique dont les contradictions amènent à l’impartialité, et où l’opposition de divers sentiments fait, pour ainsi dire, réfléchir des lumières qui servent à mettre la vérité dans tout son jour… Une société ne distribue