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La Critique désintéressée se mourait de consomption, quand elle se vit supprimer par arrêt de la cour de Hollande pour avoir pris avec trop de vivacité le parti de Jacques Saurin contre Armand de La Chapelle, en faveur du mensonge officieux. Obligé de quitter la Hollande après cet affront, Bruys se retira d’abord à Londres, puis à Utrecht, où le besoin lui fit entreprendre, sous le titre du Postillon, ouvrage historique, critique, politique, moral, littéraire et galant, un journal qu’il transporta à Cologne, puis à Neuwied, et qui végéta, sans plus de succès que le précédent, de 1733 à 1736. (4 petits vol. in-12 ; la Critique en avait eu 3.)




Mémoires secrets de la République des Lettres, ou le Théâtre de la Vérité, par l’auteur des Lettres juives. Amsterdam, 1737-48, 6 vol. in-12. — L’auteur des Lettres juives, c’est, comme on le sait, le marquis d’Argens, et celui-là encore c’est la nécessité qui l’avait poussé dans la carrière ; mais au moins il y apportait des qualités qui, s’il eût eu un autre caractère, auraient pu en faire un écrivain remarquable. Déshérité par son père pour des folies que tout le monde connaît, d’Argens, pour vivre, s’était mis à écrire, et afin de le faire plus librement il