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aujourd’hui si bien l’usage, et même l’abus, assurèrent à Desfontaines une entière indépendance. Par sa persévérance, par son esprit de suite et de travail, il fit du métier de journaliste une profession qui devint pour lui, comme pour ses imitateurs, un véritable état dans la société.


Trois recueils périodiques ont surtout contribué à sa fortune.

En quittant le Journal des Savants, Desfontaines n’avait point renoncé au journalisme : c’était son élément ; il était poussé, dit-il lui-même, par une irrésistible vocation vers ce pénible emploi. À la fin de 1730, il fonda, de concert avec l’abbé Granet, le Nouvelliste du Parnasse, ou Réflexions sur les Ouvrages nouveaux. « Cette feuille, disent les journalistes de Trévoux se proposait de parler en style léger, et superficiellement, des petits ouvrages qui restent quand les journaux des savants sont remplis de ce qu’il y a de solide. » Ce jugement n’est peut-être pas très-impartial ; la vérité est cependant que le caractère du Nouvelliste est essentiellement léger, j’entends qu’il n’est rien moins que pédantesque.


Le but de cet ouvrage périodique, dit son auteur, n’a jamais été de faire des extraits des livres nouveaux ; il est destiné à des réflexions sur les ouvrages d’esprit, et sur d’autres, lorsqu’ils amènent l’occasion de dire des choses agréables ou curieuses… Nos lettres sont d’utiles Mémoires qui pourront servir un jour à