Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 2.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’Académie française, qui avait pris pour elle certains mots du discours préliminaire que Desfontaines avait placé en tête de sa traduction de Virgile, nouvellement imprimée. « On est plus choqué, avait-il dit, d’entendre louer une troupe orgueilleuse de gens sans mérite sur leur esprit et leurs talents que de voir Ovide et Virgile traiter Auguste de dieu. » Et l’Académie avait crié à l’insolence.

Les Observations forment 34 vol. in-12. La première lettre est du 1er mars 1735 ; la dernière du 31 août 1743.

Desfontaines fit d’inutiles efforts pour obtenir la révocation de l’arrêt qui supprimait ses Observations ; mais on lui accorda dès l’année suivante, grâce à de puissantes recommandations, la permission tacite de les continuer sous un autre titre et en les donnant comme imprimées à l’étranger. Il entreprit donc sous le pseudonyme de M. Burlon de la Busbaquerie, et sous la rubrique d’Avignon, un autre journal hebdomadaire, qu’il intitula Jugements sur quelques Ouvrages nouveaux, avec cette épigraphe : Scire et nesciri. Dans la préface, il s’annonçait comme un homme nouveau, qui se proposait de faire discerner et rechercher les bons ouvrages, de corriger avec douceur l’ignorance, l’erreur et le faux goût, qui s’accréditaient tous les jours, et d’apprendre au public à n’être point la dupe des mauvais auteurs. « On n’y verra jamais rien, disait-