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Girard, où la vie du célèbre critique est racontée, et où son talent est justement apprécié.

J’ai rencontré à la bibliothèque Sainte-Geneviève quatre volumes d’un petit journal littéraire imprimé à Berne en 1745, et dirigé principalement contre Desfontaines ; il a pour titre : « Le Contrôleur du Parnasse, ou Nouveaux Mémoires de Littérature française et étrangère, en forme de lettres, pour servir de préservatif contre les faux jugements de M. l’abbé Desfontaines, caché sous le nom de M. Burlon de la Busbaquerie, et de quelques autres journalistes ineptes et infidèles, par M. Le Sage de l’Hydrophonie[1]. » On lit dans un avertissement des imprimeurs-libraires :

« Une ville de la ligue helvétique paraît naturellement un théâtre peu fait pour un ouvrage du genre de celui que nous présentons au public. Nous conviendrons aussi de bonne foi que dans sa première destination il ne devait point enrichir notre librairie. M. Le Sage de l’Hydrophonie étant Français et plein du désir de servir sa patrie dans l’ordre où la Providence l’a placé, c’est principalement pour la France qu’il comptait écrire ; son ouvrage y était

  1. Ce nom, suivant l’avertissement, était « l’heureuse antigramme de celui sous lequel s’était caché l’auteur des Jugements sur quelques Ouvrages nouveaux. Le nom de Burlon signifie en italien un bouffon ; celui d’Hydrophonie vient de deux mots grecs qui signifient meurtrier ou vainqueur de l’hydre. Et l’auteur, en effet, se flattait de remporter une victoire complète sur l’hydre des fontaines du Pinde. ». J’ai quelque raison de croire que sous cette « heureuse antigramme » se cachait un des anciens collaborateurs de Desfontaines, l’abbé d’Estrées, dont j’ai parlé dans une note précédente (p. 346).