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jours pour la satire. Je doute que l’abbé Grosier parvienne, en ce genre, au même degré de célébrité. » (Correspond. littér. Lett., 50.)

On lit, d’un autre côté, dans la Correspondance secrète :

« M. Fréron fils a conservé le privilége des feuilles de son père ; mais la plume du défunt aurait pu être dans sa main le cimeterre de Scanderberg : MM. Le Bret, Clément et l’abbé Grosier doivent être ses aides-de-camp et opposer leurs efforts aux usurpations de la secte encyclopédique…

» Les successeurs de Fréron, dont le fils de ce célèbre écrivain est le prête-nom, promettent au public beaucoup plus d’exactitude que le paresseux défunt n’en avait. On doit douter que ces feuilles aient le même succès qu’elles avaient, à différents titres, du temps du père. Indépendamment des gens de goût, qui, trouvant par ci par là des articles de sa main, se dédommageaient de l’ennui d’un grand nombre d’extraits fabriqués à 15 ou 20 sous la page, deux causes attiraient à Fréron un grand nombre de souscripteurs. Les femmes et les gens du monde aiment ici prodigieusement les méchancetés, et avaient de quoi se satisfaire amplement à cet égard dans l’Année littéraire. Les prêtres et les moines trouvent peu d’apologistes en ce siècle : tout le clergé lisait cette feuille et l’encourageait par des abonnements multipliés, parce que Fréron, pour