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MM. de Piis et Barré ont recours, pour égayer leurs petits drames, à de mauvaises pointes, à des jeux de mots, Panard en a bien usé dans telle pièce, voyez tel tome et telle page : recherche prodigieusement instructive ! Ce Panard, tome iii, page 459, n’a-t-il pas dit :


Quand la femme se laisse choir,
C’est au mari que vient la bosse, etc., etc.


Eh ! quelles autres pointes ne s’est pas permis ce Panard ! — Si vous regimbez, on vous citera quelques platitudes échappées à Regnard, et on ajoutera à tant d’autorités l’immortel ouvrage dont le titre devrait servir d’épigraphe à tant d’autres : Ah ! que c’est bête ! Pour épargner toute cette érudition à des chansonniers et cette vigoureuse logique à des auteurs de parades, exaltez à cet égard votre âme jusqu’à cette sorte de foi qui n’admet ou n’exige aucun raisonnement, et croyez sur parole que ce sont de forts plaisants illustres que ces écrivains qui font imprimer que, lorsqu’ils auront donné le Gâteau des Rois au public, et que leurs moments seront moins précieux, ils composeront, pour confondre leurs envieux, un vaudeville sur l’air : Tout cela m’est fort indifférent… N’est-il pas disgracieux, pour de pareils personnages, que leurs rimes et leurs longues lettres figurent journellement à côté des prix des fourrages, de l’avoine, du foin, de la paille ? Mais non ; je me trompe : utile dulci,


Heureux qui peut mêler l’utile et l’agréable !


C’était surtout contre Geoffroy, rédacteur alors de l’Année littéraire, que s’exhalait la mauvaise humeur des susceptibles vaudevillistes. Piis ayant un jour décoché à son adversaire un quatrain où, plaisantant sur le nom du critique, il disait, par allusion à deux rues de Paris, que ce n’était pas Geoffroy l’Angevin, mais Geoffroy l’Anier, Geoffroy