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parti pour le journal, et la suspension fut immédiatement levée. « Les entrepreneurs du Journal de Paris, ayant été se jeter aux pieds de M. le comte de Maurepas, ont obtenu grâce, et leur feuille a repris son cours. Ils se sont bien promis, sans doute, de ne plus s’égayer aux dépens des évêques ; mais on n’a point apparemment exigé d’eux une semblable réserve à l’égard des simples abbés. Ils ont épluché avec une rigueur extrême l’oraison funèbre que l’abbé de Boismont a prononcée dans la chapelle du Louvre, en présence de l’Académie française. »

Suivant les Mémoires secrets, ce serait cette dernière critique qui aurait motivé la suspension du journal, et cette rigueur aurait été provoquée par l’Académie, qui, nous le savons déjà, ne souffrait pas volontiers qu’on touchât à l’un de ses membres. Quoi qu’il en soit, le fait n’en subsiste pas moins, avec son enseignement.

Une autre fois, et c’était quelques mois après qu’il avait été placé sous la férule de Suard, le Journal de Paris ayant rendu un compte un peu léger de la mort philosophique du poète Barthe, l’auteur des Fausses infidélités, les rédacteurs furent vertement tancés, et contraints à expier cette imprudence par une aumône de 600 livres, au profit des pauvres de la paroisse de Saint-Roch ; et ce fut, dit-on, le réviseur de la feuille qui dut payer cette