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crète : « Le Journal de Paris a été suspendu pour avoir un peu critiqué l’oraison funèbre de l’impératrice-reine prononcée à l’église Notre-Dame par l’évêque de Blois. Ce discours, qui est très-médiocre, y a cependant été traité avec beaucoup de ménagement. Il paraît que les évêques sont encore plus délicats que les poètes ; le malheur, c’est qu’ils sont plus puissants.

Tant de fiel entre-t-il dans l’âme des dévots ! »

Métra reproduit ensuite et analyse l’article des « pauvres journalistes de tous les jours », et il en montre la parfaite innocuité. Les journalistes avaient omis à dessein des particularités qui auraient pu faire grand tort au susceptible orateur ; mais il fallait encore louer M. l’évêque : c’est ce qu’ils n’avaient pu faire, et ils avaient été sur le point d’être victimes de leur véracité. « Ici le public est compté pour rien. Les auteurs des papiers publics sont souvent contraints de lui mentir impudemment, dès qu’il s’agit de l’intérêt du moindre petit seigneur. L’affaire devient bien plus grave encore quand il est question d’un comédien qui croit qu’on a voulu offenser sa personne sacrée. » On donne pour exemple la querelle de Fréron le fils avec Desessarts, dont nous parlerons en son lieu.

Tout le monde, dans cette circonstance, prit