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Saint-Bernard, et l’on voyait, depuis Charenton jusques à Auteuil, la Seine remplie de bateaux et de monde qui se baignait. Ce jour-là l’on trouva plus de vingt personnes noyées.


Cette chaleur extraordinaire fait une grande partie des frais de ce premier numéro. Le 29, « le monde continua de se baigner, à cause de la chaleur excessive, et l’on trouva douze corps noyés, à l’entrée de la nuit. » Le 30, « la chaleur fut plus grande qu’elle n’avait jamais été, et l’on s’en aperçut bien à la représentation d’Atys, qui tarit tellement les bourses qu’il ne s’y trouva que pour dix louis de spectateurs. Les bains furent fréquentés ; diverses personnes se trouvèrent encore noyées, et quelques femmes et filles, s’étant trop penchées sur le côté d’un bateau, le renversèrent et périrent. » Le 1er juillet, « l’on vit passer plusieurs cadavres noyés, que l’on portait, et l’on dit que depuis quinze jours que la chaleur dure, plus de 400 personnes sont péries dans l’eau, et une partie de ce fâcheux accident arriva par la malice ou par l’imprudence de quelques-uns qui lâchèrent ou coupèrent le chable où l’on se tient d’ordinaire. » Le 3 juillet, sur le soir, « il y eut une ondée de pluie, qui néanmoins ne troubla pas le bain ; après laquelle on vit paraître sur la Seine, au delà de la porte Saint-Bernard, trois différents bateaux chargés de violons, deux desquels étaient inconnus, et dans l’autre étaient ceux de l’Opéra, que M. Her-