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et des tables qu’on met au commencement ou à la fin des livres pour y trouver plustost ce qu’on y cherche.

II. Encor qu’il soit difficile de réduire à un nombre certain la matière dont l’addresse se trouvera dans nostre Bureau, pour ce qu’elle s’estend aussi loing comme la nécessité des hommes, qui est presque infinie, néantmoins, d’autant que les propositions universelles s’insinuent mieux par les exemples particuliers qui tombent seuls sous l’imagination du vulgaire, auquel on n’a pas moins affaire qu’aux doctes, c’est ce qui nous fait parler de nostre sujet en détail.

III. D’autant que le soulagement des pauvres a donné le premier motif à cet establissement, l’impatience de ceux qui se porteront, si bon leur semble, à la seule lecture des matières, n’empeschera pas que nous ne touchions à l’excellence de la charité envers eux.

IV. Combien la charité vers les pauvres et leur soulagement est conforme aux lois de la nature en général, et en particulier par l’exemple des corps célestes qui esclairent et conservent les éléments et leurs composez dont ils n’ont que faire, par l’exemple des mesmes éléments qui compatissent et se transmuent les uns aux autres et se portent violemment pour suppléer au vuide et au deffaut de leurs voisins, d’où leurs plus admirables effets tirent leurs causes.

V. Le mesme prouvé par l’exemple de l’épithyme, du lierre et autres plantes dont la foiblesse est supportée par les autres plus fortes ; de l’abeille et de la fourmy ; du soin que prennent les autres oyseaux, selon Suidas, à bastir un nid à l’oyseau nommé cincle, à cause de sa maigreur qui luy en oste la force.

VI. Que cette vertu estoit tellement honorée des Payens, qu’ils donnoyent au plus grand de leurs dieux le titre d’hospitalier. Que toute l’antiquité la recommande jusques à luy attribuer le nom d’humanité, pour instruire un chacun à la retenir aussi long-temps que le nom d’homme. Aussi voyons-nous toutes les religions si différentes convenir toutefois en ce point, d’avoir soin des pauvres.