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Page:Hawthorne - Contes étranges.djvu/241

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LE VOYAGE DE NOCE



Cela m’a toujours attristé de voir combien les gens les plus sensés agissent sottement lorsqu’ils songent à se marier. Ils veulent se torturer l’esprit à chercher dans celle qui doit être leur compagne des qualités de convention, mille petits avantages extérieurs qu’il est bien difficile de trouver réunis dans une seule personne, fût-elle accomplie d’ailleurs.

C’est le comble de l’absurdité. Et qu’advient-il ? C’est que ces hommes affamés de perfection arrivent à leur insu jusqu’au seuil de la vieillesse, sans s’être décidés à faire un choix, et que dès lors ils sont condamnés à vieillir dans la solitude.

Comme si la bienveillante Providence n’avait point fait un sexe pour l’autre, une moitié du genre humain pour l’autre moitié ? Il est évident qu’à part quelques exceptions