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REMARQUES.

d’être une catégorie, mais un morceau de fer ou une seule pierre, surtout si elle n’est point un cristal entier, ne saurait jamais être conçue comme individu ou sujet, tandis qu’un seul arbre, un animal ou un homme peuvent vraiment réclamer ce titre. Ils sont réellement des catégories en ce sens que le développement de là création, tel qu’il s’est opère sur notre globe, s’y est arrêté et fixé dans son cours. En s’y arrêtant à son tour, le langage est d’accord, eh ce cas, avec la réalité ou la vérité, tandis qu’il s’est trompé en faisant d’un fragment de pierre ou de fer une catégorie. La pierre, par elle-même, n’est pas un centre, un individu : elle n’est qu’une portion de la périphérie d’un autre centre. comme du roc ou du globe terrestre dont elle faisait primitivement partie. En constatant ces vérités, d’une manière ou d’une autre, que fait la science ou la philosophie, si ce n’est la critique du langage ?

Et comment celui-ci était-il arrivé à faire de tous les modes de l’existence terrestre des individus ou des sujets, si ce n’est par un abus de l’analogie poussée hors de ses limites légitimes ? Car de ce qu’il voyait à côte de quelques individus, comme l’homme, par exemple, qui a conscience d’être vraiment un centre ou un sujet, beaucoup de choses subsistantes isolément, il en a conclu qu’elles devaient être aussi des sujets ou des centres, ayant par eux-mêmes une existence analogue à ceux que la conscience nous révèle spontanément. Ayant donc constaté que l’homme est un sujet, le langage donne à ce sujet des prédicats, et cette antithèse. entre le sujet et le prédicat, lui plait tellement, qu’il