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REMARQUES.

cuser, que le langage, de son côté, peut bien prétendre que c’est précisément la fausseté de ses catégories et La naïveté illogique des aperçus du génie qui fait sa beauté, sa grandeur ou sa poésie, et que les vraies catégories resteront à jamais impénétrables à la philosophie, ou même qu’elles sont impropres à saisir la vérité tout entière, comme l’anatomie à découvrir les lois cachées de la vie. Sans sortir cependant de la modestie qui convient à une sœur cadette vis-à-vis de son ainée, la philosophie proprement dite peut faire la critique du langage. Et c’est, en effet, ce qu’elle entreprend tous les jours lorsqu’elle constate que les noms ou sujets posés par le langage n’ont aucun droit à ce rôle, et que, par exemple, l’eau, la pierre, le feu, un morceau de fer ou de plomb, etc., ne sont point des individus ayant par eux-mêmes une existence particulière, ainsi que la langue le suppose lorsqu’elle en parle et leur donne des noms, mais qu’ils ne sont que les accessoires d’un Tout qui est la terre, et ne sont point pour eux-mêmes des individus ou des centres ; tandis qu’un arbre, un animal ou un homme seront toujours pour eux-mêmes des individus ou des centres, et par conséquent de vrais sujets, bien qu’ils fassent aussi partie de la terre. Car ces derniers ne sont pas seulement les accessoires ou les attributs de la terre, mais au contraire, ils ont plus qu’elle-même le droit d’être appelés des sujets, attendu que s’ils lui sont inférieurs par la quantité, ils la surpassent infiniment par la valeur ou l’intensité de l’existence. Le fer, c’est-à-dire tout le fer ou toute une espèce de pierre, etc., peut bien revendiquer le droit