Page:Hegel - La Logique subjective, Ladrange, 1854.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
REMARQUES.

cours de l’espace et du temps, et peut-être même n’est-elle autre chose que la réduction à un point de cette ligne infinie qui figurait autrefois le temps, c’est-à-dire la substitution du temps, conçu comme le moment qui est mais qui s’enfuit toujours, à la notion du temps conçu comme durée permanente.

Avant Hégel, il est vrai, on avait dit que le temps s’enfuit ; mais dans tous les systèmes antérieurs au sien sa catégorie principale du devenir est plus ou moins effacée, amoindrie, et l’Être subsiste toujours. C’est lui le premier qui a déclassé l’Être et l’espace pour élever le temps et le devenir au premier rang.

La trilogie fondamentale de Hégel ou ses trois catégories principales, et toutes celles que les philosophes établissent en commençant, sont nécessairement un peu froides et pâles ; car en admettant même que ces catégories fondamentales puissent, à la rigueur, renfermer dans leur sein toutes celles qui s’en déduisent plus tard, elles n’ont point encore leur précision, leur éclat, leur timbre ou leur détermination spéciale. D’où nous pouvons tirer celte conséquence, que toute catégorie, la première comme les autres, prise en elle-même, ne saurait jamais être absolument vraie, attendu que si l’une d’elles était tout à fait vraie, les autres seraient inutiles. Nous pouvons donc en conclure d’une manière générale que chaque catégorie n’est en quelque sorte qu’une coupe ou section faite dans le Tout, parmi beaucoup d’autres également possibles, à peu près comme un ingénieur qui, pour étudier la courbure d’une voûte, fait une première section qu’il étudie, puis un seconde