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REMARQUES.

Il passe ; une cohésion nouvelle apparaît dans le cristal et en fait un système qui se défend contre l’action du temps. Dans un ordre plus élevé, dans la plante, par exemple, et dans tous les corps organisés, le mouvement de vie, qui ne se prolonge pas aussi longtemps que la cohésion qui est presque tout à fait passive, n’est en quelque sorte autre chose que la prolongation et l’organisation mieux réglée de cet état naissant qui se montre déjà dans le cristal où il ne dure qu’un instant. La nature prolonge ce mouvement afin de le mieux contempler en le perfectionnant. Nous devrions ajouter, dans le sens de la philosophie de Hegel, que ce mouvement se rencontre encore dans la logique, mais qu’il y passe plus vite que dans le cristal ou que dans la plante, puisque toutes les formes des existences y sont pour ainsi dire réduites en un point et comme coexistantes dans le même instant.

Les éléments qui constituent le mouvement dialectique, dans la logique objective et subjective, et qui n’ont pour ainsi dire pas d’existence puisqu’ils ne font que passer et se transformer, se ralentissent et s’arrêtent dans la nature, qui donne à chaque élément une existence particulière et qui n’en manifeste qu’un seul à la fois, faisant alors abstraction des autres et les subordonnant de plus en plus. Hégel insinue, en effet, que les mêmes catégories de Dieu qui, dans la logique, sont enveloppées l’une dans l’autre, se séparent l’une de l’autre dans la nature. Nous voyons par là dans quel sens on doit entendre le mot d’un de ses disciples, que Dieu étant vrai et absolu dans la logique, a voulu aussi