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DES JUGEMENTS.

les quatre formes, dont nous aurons à en parler, qui sont : le jugement qualitatif, le jugement réfléchi, le jugement nécessaire et le jugement idéal.

Mais, avant d’y arriver, nous devons remarquer que le caractère essentiel de tout jugement, quelle que soit sa forme, est d’exprimer qu’une chose individuelle, posée comme sujet, est une notion générale donnée comme prédicat ; ce qui veut dire, en d’autres termes, que la généralité marquée par le prédicat est (ou existe) dans la chose individuelle exprimée par le sujet. Or, c’est là précisément ce que nous avons déjà vu dans le premier chapitre en traitant des notions ; et cela nous prouve une fois de plus que la forme appelée jugement ne sert qu’à rendre cette vérité manifeste ou à la mettre en évidence. C’est ainsi que la graine, en se développant, fait un jugement, puisqu’elle pousse hors d’elle-même ce qui était virtuellement enfermé dans son sein. Et comme tout jugement nous dit que le sujet est le prédicat, il s’ensuit que toute chose est nécessairement un jugement réalisé, puisqu’on trouve toujours en elle, qui est une chose individuelle, non-seulement son individualité, mais aussi la généralité qui s’y cache, c’est-à-dire les deux extrêmes qui constituent un jugement. D’où il arrive nécessairement aussi que, dans tout jugement, le sujet ou la chose in-