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LOGIQUE SUBJECTIVE.

cessaire qu’elles ont à l’Universel. On peut toujours dire que le prédicat emplit le sujet en exprimant son contenu, et qu’il vient en quelque sorte combler l’espace marqué par ce cadre vide. Ainsi, dans cet exemple : Dieu est tout-puissant, c’est le prédicat tout-puissant qui nous dit ce qu’est le sujet, Dieu, dont l’existence est posée, mais qui, sans le prédicat, ne serait qu’un son, un mot vide de sens. Voilà pourquoi j’ai omis, dans toute ma logique objective, de parler sans cesse du sujet, et de présenter les catégories de quantité, qualité, relation, etc., comme des prédicats dont le sujet aurait été l’Absolu ou Dieu.

Dans l’exemple qui précède, Dieu est tout-puissant, le prédicat tout-puissant ne dit pas tout ce que le sujet peut être ; on néglige à dessein ce qu’il peut être encore au delà de ce que marque le prédicat sur lequel repose toute la valeur du jugement.

Contrairement à ce que nous avons établi, les logiciens définissent le jugement qualitatif en disant qu’il marque la comparaison faite par l’esprit entre deux notions, et la connaissance qu’il en tire qu’elles conviennent ou ne conviennent pas entre elles ; négligeant ainsi ce qui mérite justement le plus d’attention, à savoir que tout jugement accouple une chose individuelle à une notion générale. Leur définition permet en outre de don-