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LOGIQUE SUBJECTIVE.
I. — jugement qualitatif ou d’aperception.

Les jugements d’aperception affirment ou nient une qualité. De là leur division naturelle en jugements affirmatifs et jugements négatifs. Mais sous cette première forme purement qualitative, le jugement n’est pas encore développé ; il ne peut encore exprimer ou rendre manifeste tout ce qu’il contient, puisque le sujet, qui n’est rien par lui-même, est ici supposé la chose essentielle, et le prédicat, au contraire, comme n’étant rien en soi et ne s’y trouvant uni que d’une manière accidentelle.

L’une des plus grandes erreurs des logiciens est de croire qu’une proposition comme celle-ci : Ce violet est bleu ou non bleu, embrasse nécessairement dans l’une de ses deux alternatives la vérité ; tandis qu’elle peut être vraie ou fausse en soi, sans atteindre pour cela la vérité ou la réalité des choses. Car ce qui est juste n’est pas toujours vrai. On peut fort bien dire : Un homme est malade, quelqu’un a volé, sans blesser l’exactitude ; et pourtant, ce qui est contenu dans ces jugements ne saurait être vrai d’une vérité absolue, puisqu’un organisme malade ne répond plus à l’idée que nous devons avoir do l’organisme ou n’est plus un